ENTRE LES NOTES DE BACH
Auteur : Jean-Pierre GRIVOIS
Éditeur : Héloïse d’Ormesson
Paru : 2 juin 2016
Format : Ebook
Disponible : Decitre (ePub), Amazon.fr (kindle), Amazon.ca (kindle), Numilog (ePub), Renaud-Bray (ePub), Leslibraires.ca (ePub), Kobo, Nook
Résumé :
Version remaniée de Moi, JSB paru chez le même éditeur en 2006, Entre les notes de Bach propose, sous la plume fort bien documentée de l’organiste amateur Jean-Pierre Grivois, une immersion dans la vie de Jean-Sébastien Bach (1702 – 1766), ce prodige de la musique sacrée au XVIIIe siècle en Allemagne.
Une biographie romancée à la première personne est toujours un risque : celui d’imputer avec trop d’assurance des pensées et des comportements qui ne sont pas en pleine adéquation avec la vie réelle de celui qui était une personne avant d’être un personnage. Ou celui de s’arrêter au descriptif du quotidien de telle sorte que la légende se trouve comme rabougrie par une surenchère de réalisme.
Oscillant entre les deux écueils, l’auteur présente le portrait sans concession du maître des pièces pour orgue, des concertos et des passions, mettant l’accent, outre sur sa vie intime (ses deux épouses ainsi et ses vingt enfants dont beaucoup mourront rapidement), sur sa gloire nationale mais aussi ses querelles incessantes avec les autorités religieuses et politiques des nombreuses villes où il a officié avant de jouir du titre envié de Cantor de Leipzig.
Ayant fréquenté les plus humbles comme les plus grands (notamment le duc de Weimar et son ami le prince d’Anhalt-Köthen), cet héritier d’une impressionnante famille de musiciens apparaît tiraillé en permanence entre les affres de la création (produire en accord avec le credo luthérien la musique sacrée, celle d’église, seule à même d’honorer le divin), les difficultés de la transmission pédagogique et les vicissitudes des rivalités de cours, au titre desquelles l’essor de l’opéra italien semblant reléguer aux oubliettes les chorals, fugues et autres claviers tempérés dont l’enfant de Thuringe avait le secret.
Cette dimension-là (sorte d’ envers du décor) est particulièrement bien rendue dans le roman qui se lit avec plaisir, même si son fil directeur ne contient ni intrigues ni rebondissements majeurs. L’on pourrait ainsi citer la belle page 90 où le musicien découvre la mer pour la première fois et l’assimile à la Création même : “Les vagues qui déferlaient sur le sable ressemblaient à des pulsations divines d’où allait surgir le cri créateur. Je restai là, immobile, me laissant envahir par une musique venue d’ailleurs. Peut-être un jour aurais-je l’occasion de métamorphoser cette musique céleste en musique terrestre. [ Cf. le choeur d’entrée de la Passion selon l’Evangile de Jean, BWV 245, et autres musiques d’église, composés plus tard.].“
L’auteur a ainsi la bonne idée de renvoyer chaque fois qu’il le peut à des correspondances entre tel état de fait ou telle donnée psychologique et les œuvres de Bach répertoriées dans le catalogue Bach Wercke Verzeichnis (BWV) – il est presque dommage alors que l’éditeur n’ait pas eu l’idée, par exemple, de mettre en ligne sur un site dédié, ces extraits musicaux renvoyant aux chapitres dédiés, afin que le lecteur profane puisse s’y rapporter plus aisément que le mélomane averti.
(Résumé tiré du site Littéraire.com)