Le massacre de Deerfield et Eunice Williams

raid_DeerfieldQuinze ans après le massacre de Lachine perpétré par des Iroquois le 5 août 1689, il y a un événement du même genre, mais moins connu, qui se déroula dans le nord-est de l’Amérique : Le massacre ou le raid de Deerfield.  Le 29 février 1704, au petit matin, une bande de 50 français et de 250 Abénakis munis de raquettes et de plusieurs armes, franchirent la palissade cernant le village de Deerfield au Massachusetts.  Les habitants, pour la plupart, furent surpris dans leur sommeil.  Les hommes tentèrent de réagir rapidement.  Plusieurs, retranchés dans la maison des Sheldon, tinrent en respect les agresseurs. Mais les attaquants étaient trop nombreux.  Plusieurs habitants furent tués et l’on mit le feu à quelques-unes des maisons du village. Plus d’une centaine de personnes furent faites prisonnières et entraînées sur les chemins menant au Canada.  Le voyage était très pénible et certains moururent en route.  C’est le cas d’une jeune femme enceinte qui fut abattue, car l’épreuve était au-dessus de ses forces. Beaucoup d’enfants faisaient partie du groupe de marcheurs.  Les Français et les Abénakis partagèrent leur rations avec eux et beaucoup réussirent ainsi à survivre. C’est le cas de beaucoup d’enfants.  Ceux-ci furent adoptés par des tribus autochtones ou par des familles françaises.  Ils durent se convertir au catholicisme.  Ils reçurent ainsi de nouveaux noms, faisant plus « catholique ».  Certains refusant de se convertir furent renvoyés en Nouvelle-Angleterre, en échange d’une rançon.

Parmi tous ces individus, il y a une jeune fille de sept ans qui fut adoptée par une famille iroquoise installée à Khanawake près de Ville-Marie (Montréal).  Elle s’appelait Eunice Williams et était la fille du ministre puritain de Deerfield.  Elle fut baptisée et nommée Marguerite. Devenue adulte, elle épousa un iroquois nommé François-Xavier Arosen.  Elle demeura toute sa vie en Nouvelle-France et ne donna pas suite aux demandes répétées de sa famille qui offrait une rançon en échange de se libération.  Elle vécut jusqu’à l’âge vénérable de 89 ans.

Pour lire plus en détails, un livre en anglais est disponible en format numérique:

unredeemed_captiveTHE UNREDEEMED CAPTIVE : A FAMILY STORY FROM EARLY AMERICA
Auteur : John DEMOS
Éditeur : Vintage
Paru : 28 mars 1995
Disponible : Amazon.com (Kindle), Amazon.ca (Kindle)

Résumé :

The setting for this haunting and encyclopedically researched work of history is colonial Massachusetts, where English Puritans first endeavoured to « civilize » a « savage » native populace. There, in February 1704, a French and Indian war party descended on the village of Deerfield, abducting a Puritan minister and his children. Although John Williams was eventually released, his daughter horrified the family by staying with her captors and marrying a Mohawk husband.

Out of this incident, The Bancroft Prize-winning historian John Devos has constructed a gripping narrative that opens a window into North America where English, French, and Native Americans faced one another across gilfs of culture and belief, and sometimes crossed over.


Il y a aussi un roman intéressant sur le massacre comme tel :

1704
Auteur : Mylène GILBERT-DUMAS
Éditeur : VLB Éditeur
Paru : Juin 2010
Format : Ebook
Disponible : Kobo, Archambault (ePub), Renaud-Bray (ePub), Amazon.ca (kindle), Numilog (ePub)

Résumé :

Alice Morton, jeune Anglaise timide et modeste, mène une vie paisible à Deerfield, en Nouvelle-Angleterre, où elle a des parents, des amis, un fiancé. Mais, le 29 février 1704, sa vie bascule lorsque son village est attaqué par des Français et des Indiens. Ces derniers font une centaine de prisonniers, dont Alice. Durant deux mois, elle est contrainte à une marche forcée qui la conduit au Canada, où l’on prévoit la vendre. Au cours de ce voyage périlleux, Alice voit des amis et des voisins mourir sous ses yeux, les uns succombant aux difficultés de la route, les autres victimes des brutalités de leurs maîtres indiens, tandis qu’elle-même se découvre un courage insoupçonné. Peu à peu, elle en vient à comprendre la colère légitime du peuple indien, à deviner l’humanité de son maître, Mamôtkas. Et le lecteur assiste à la progressive et fascinante transformation d’une jeune fille obéissante et effacée en une femme décidée et courageuse. Tirée d’une légende née dans la région de Sherbrooke, cette histoire bouleversante, riche en rebondissements et en fines observations sur le comportement humain, transporte le lecteur dans l’Amérique encore sauvage du début du XVIIIe siècle.

 

 

Les débuts de la marine française

Vers les années 1660, la France n’est pas encore une force navale redoutable.  Par le passé, les rois de France ont utilisé à outrance les armées de terre pour envahir de nouveaux territoires ou se protéger d’envahisseurs.  Le développement de la marine est dû principalement à l’opinarsenal_rochefortiâtreté de négociants et d’armateurs privés.  Ce sont surtout des normands, marseillais, basques, bretons et parmi ceux-ci, beaucoup d’huguenots qui naviguent sur les mers en portant les couleurs de la France.  Le cardinal de Richelieu, premier ministre du roi Louis XIII, constatant cette situation déplorable veut pallier à cette grande lacune de la France. Le cardinal juge en effet,que la marine française est rétrograde lorsque comparée avec celles de l’Angleterre et de l’Espagne. Mais en voulant moderniser esa marine, le cardinal, il poursuit un autre objectif. Il veut éradiquer la présence huguenote à La Rochelle.  Depuis les guerres de religion du XVIe siècle, une partie de la noblesse huguenote française est retranchée à La Rochelle et nargue le pouvoir royal. Elle sympathise avec l’ennemi anglais, ce que Richelieu trouve intolérable.  Il tente de construire de nombreux navires au Havre, à Brest et à Toulon, mais cet effort est insuffisant.  En 1627-1628, il entreprend le siège de La Rochelle.  Cette expérience, le persuada par la suite d’entreprendre le développement de la marine dans la région. Plusieurs années plus tard, après la guerre de Trente Ans et la période tumultueuse de la Fronde, Louis XIV, chargea Colbert de trouver un endroit sur la côte atlantique afin d’y construire un arsenal qui servirait comme un refuge, à la défense et l’approvisionnement.  En 1665, le site de Rochefort est choisi.  En 1666, le château de Rochefort est rasé pour laisser place aux travaux qui serviront à abriter la flotte du Ponant.  arsenal_largeurLa corderie royale est construite peu après. Cet édifice de 374 mètres de long était dédié à la fabrication des cordages. La ville de Rochefort prend rapidement de l’expansion sous l’impulsion de Colbert de Terron et de Michel Bégon.  Jusqu’à la fin du siècle, la construction des navires se poursuit de façon ininterrompue pour atteindre jusqu’à 350 bâtiments de guerre.

Voici un roman dont l’intrigue se situe à l’Arsenal de Rochefort.

COMPLOTS À LA CORDERIE ROYALEcomplots_corderie
Auteur : Gérard HUBERT-RICHOU
Éditeur : Pygmalion
Paru : 12 janvier 2009
Disponible : Papier

 

Les princesses assassines

Auteur : Jean-Paul Desprats
Éditeur : Seuil
Parution : 9 mai 2016
Disponible : À paraître

Juillet 1652. Dans les derniers jours de la Fronde, le duc de Beaufort, petit-fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, tue en duel le duc de Nemours, son beau-frère. La mort du « beau Nemours » laisse ruinées Jeanne Baptiste et Marie-Françoise, ses deprincesses_assassineesux filles. Élisabeth de Nemours, leur mère, va dès lors tout mettre en œuvre pour les marier. Jeanne Baptiste épouse le duc de Savoie, Marie-Françoise le roi du Portugal. Mais le sort semble s’acharner sur les deux princesses. Le mari de la première se révèle être un pervers couvert de maîtresses ; quant au roi du Portugal, la rumeur le dit fou à lier. Il faudra aux deux jeunes femmes toute leur force de caractère, dont elles ne manquent pas, mais aussi les leçons qu’elles ont tirées chacune de leur fréquentation assidue de l’école des Précieuses, pour se tirer d’une situation en apparence inextricable. Mais à quel prix ?

À travers le roman tumultueux de ces deux princesses devenues mantes religieuses, l’auteur des Bâtards d’Henri IV fait revivre le Grand Siècle alors à son apogée, les hautes faits de sa noblesse, mais aussi sa violence et son goût du sang.

Jean-Paul Desprat est historien et romancier. Il est, entre autres, l’auteur d’ouvrages sur les bâtards d’Henri IV, Mme de Maintenon, Mirabeau, ainsi que de trois romans historiques publiés au Seuil entre 2006 et 2013 : Bleu de Sèvres, Jaune de Naples et Rouge de Paris.